J'ai jeté un oeil sur la collection de Zino Touafek "Mes Algéroises". Il y a plein plein de choses à dire d'un point de vue "objectif". D'un point de vue plus "personnel", comme pour toute collection, il y a des choses qui m'ont bien intéressé et d'autres un peu moins, mais ce qui m'a tout de suite sauté aux yeux, c'est le bonbon à la pistache!
Ok, le lien est pas forcément évident, mais je trouve que le nom va bien à la tenue.
Comment la décrire ? Je dirais que c'est un badroun revu et corrigé, sans taille et basé sur un serouel extra-fluide. Ce n'est pas un "serouel mdowar", mais un "badroun mdowar"! Présenté en vert (pas spécialement pistache d'ailleurs, mais ça me fait plaisir), il est agrémenté d'un boléro rose, assorti aux "chevillères" (je ne connais pas trop le terme technique pour cette partie du pantalon). Le tissu est rebrodé et perlé sur un fond de motif floral (dommage qu'il n'y ait pas un super zoom sur ces détails).
Comme souvent dans le travail de Zino Touafek, on retrouve un jeu de volume. Le badroun se resserre juste au-dessus de la poitrine (il me semble qu'il n'y a ni manches, ni bretelles) et tombe ensuite tout fluide jusqu'au bas du corps. Tout de suite on imagine le confort d'une telle tenue, et l'élégance aussi, parce que pour magnifier une coupe comme celle-là, petite ou grande, grosse ou maigre, il y a intérêt à avoir une certaine allure! Le volume est coupé par les "chevillères" qui reprennent les couleurs et les broderies du boléro.
Ce boléro rappelle la frimla qui composait le costume classique des algéroises, sauf que celle-ci avait souvent un système d'attaches qui permettait de faire le lien entre les deux pans. Boléro-caraco qui reprend la coupe ajustée de la veste et heureusement histoire de bien valoriser le travail de volume.
Pourquoi j'ai flashé sur cette tenue en particulier ?
D'abord, ce que je retrouve dans cette coupe, c'est un peu la morphologie stéréotypique de la femme méditerranéenne; et pourquoi ce ne serait que les 8 qui seraient valorisées ?
Ensuite, bien sûr d'un point de vue visuel, l'alliance vert/rose attire forcément. C'est un duo de choc qui fait toujours son petit effet, surtout quand leurs tons sont aussi clairs et francs... un peu comme la saison qui s'annonce.
Enfin, je trouve là une proposition intéressante pour renouveler le badroun. Après un petit passage à vide, cette tenue a repris du poil de la bête il y a tout juste quelques années. Les stylistes proposent régulièrement de nouvelles manière de la voir, de nouvelles manière de la porter. Celle-ci me parait vraiment pas mal pour mettre en avant effet visuel et confort, beauté des tissus et qualité du travail, et même à un niveau plus symbolique, liberté de la force féminine et effronterie (ne jamais se limiter dans une interprétation sur la mode!).
On voit la silhouette, on ne la voit pas. On séduit, on cache. On est prude, on est active (slogan de l'algéroise ?). Ou comment sublimer la silhouette dans de l'over-size.
Et puis, même si mon blabla se concentre surtout sur le badroun, il ne faut pas oublier le boléro. Parce que sans lui, la coupe ne veut plus rien dire du tout. Sans lumière, pas d'obscurité, et sans coupe serrée, pas de coupe volumineuse. Tout est une question d'effet.
Et puis tant qu'à jouer les contrastes entre la tenue et sa veste, autant ne pas s'arrêter sur la coupe. A la pureté de la couleur de la combinaison, le boléro propose une déclinaison de détails pailletés, perlés, brodés. Sans ornements, pas de simplicité.
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